La Tchécoslovaquie après 1945 : bonne mère ou marâtre pour les Juifs ?

Séminaire : Histoire des Juifs en Europe après 1945

La Tchécoslovaquie après 1945 : bonne mère ou marâtre pour les Juifs ?

19 mars 2015 

La séance aura lieu à Sciences Po, 13 rue de l’Université (7e arrondissement) Paris, salle du Conseil, 5e étage

La prochaine séance de l’atelier “Histoire des Juifs en Europe après 1945″ aura lieu le jeudi 19 mars 2015, de 17h à 19h. Nous recevrons, Paul Lenormand, doctorant au Centre d’Histoire de Sciences Po, qui présentera une intervention intitulée : La Tchécoslovaquie après 1945 : bonne mère ou marâtre pour les Juifs ? Sa présentation sera discutée par Marta Craveri, Chercheur associé au CERCEC et Directrice scientifique adjointe à la FMSH.

La Tchécoslovaquie après 1945 : bonne mère ou marâtre pour les Juifs ? La Tchécoslovaquie de 1945 constitue à bien des égards une exception en Europe centrale et orientale : territoire épargné par la guerre civile des confins soviétiques, démocratie imparfaite mais néanmoins refondée sur des principes humanistes et économie nettement moins endommagée par la guerre que ses voisines. Si un principe de rupture, gravitant essentiellement autour du socialisme (quelle qu’en soit la définition), est mis en avant par les responsables tchécoslovaques, le personnel politique et une grande partie des élites tchécoslovaques sont les héritiers de la Première République (1918-1938), qui donna aux Juifs le droit d’opter pour une nationalité propre et fit de la Tchécoslovaquie d’entre les guerres un des Etats les plus philosémites d’Europe.
Cette présentation visera à examiner le rôle joué par la guerre – c’est-à-dire par le génocide mais aussi par les autres expériences de guerre – dans la politique tchécoslovaque vis-à-vis des Juifs et dans la situation des Juifs en général. Un accent particulier sera mis sur l’armée tchécoslovaque, qui a accueilli de nombreux combattants juifs pendant la guerre. L’objectif sera d’y mesurer la présence des Juifs et l’enjeu que peut représenter leur place dans l’armée, au miroir de la politique plus large des nationalités et de la construction des identités dans l’après-guerre et jusqu’au début des années 1950. L’intervention tentera également de présenter les limites rencontrées en termes d’interprétation et de sources sur cette question.

Biographies des intervenants

Paul Lenormand, chargé de cours à Paris-Sorbonne et Sciences Po Paris, membre du GDR “Connaissance de l’Europe médiane”, il étudie les processus d’épuration et de promotion ainsi que la transformation de la culture militaire en Tchécoslovaquie, en particulier le rôle de l’éducation politique. Il a notamment publié le chapitre « Les déplacés tchécoslovaques en Allemagne et en Autriche : réfugiés, expulsés et exilés dans la construction d’une frontière nationale et idéologique (1945-1950) » dans l’ouvrage Personnes déplacées et Guerre froide en Allemagne occupée, Peter Lang, 2015 et publiera « Miles Sovieticus? Education Officers and the New People’s Army in Post-War Czechoslovakia » (Transferring the Soviet New Man: Eastern and Central European Perspectives, Central European University Press). Il achève une thèse sur la transformation de l’institution militaire tchécoslovaque en armée communiste entre 1938 et le début des années 1950.

Chercheur associé au CERCEC depuis 2003, Marta Craveri est historienne et travaille sur l’histoire des répressions staliniennes et du travail forcé. Actuellement elle poursuit des recherches sur les trajectoires d’enfances au goulag et sur la mémoire et l’héritage de la déportation en URSS des Polonais et Baltes d’origine juive.
Après une thèse soutenue à l’Institut Universitaire Européen de Fiesole (Italie) en 2000 qui avait pour titre Expansion, crise et effondrement du système du travail forcé en Union Soviétique. La résistance des prisonniers dans les camps de travail 1945 – 1956, Marta Craveri a coordonné un projet ANR contribuant à la création d’un corpus d’entretiens avec des survivants des répressions soviétiques et d’un musée virtuel Archives sonores – Mémoires Européennes du Goulag au sein duquel elle a été la réalisatrice de plusieurs salles thématiques et biographiques.
Elle est Directrice scientifique adjointe et responsable du programme Russie et Républiques de la CEI de la Fondation maison des sciences de l’homme (FMSH).
La séance aura lieu à Sciences Po, 13 rue de l’Université (7e arrondissement), salle du Conseil, 5e étage

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