Histoire comparée de l’Europe centrale de 1700 à nos jours

Histoire comparée de l’Europe centrale de 1700 à nos jours. États, populations, identités et territoires

La prochaine séance du séminaire « Histoire comparée de l’Europe centrale de 1700 à nos jours. Etats, populations, identités et territoires » aura lieu mercredi 16 mars 2016, de 17h à 19h à la Sorbonne, au Centre d’histoire de l’Europe centrale contemporaine de l’université Paris I (1, rue Victor Cousin, galerie Dumas, escalier L, 1er étage, en salle F 604).
Nous entendrons une communication d’Anne Madelain, docteur en histoire de l’EHESS sur le sujet suivant: Ruptures d’intelligibilité et mobilisations citoyennes face aux « crises » roumaine et yougoslaves (1989-1999).

La discutante sera Sophie Coeuré, professeur d’histoire contemporaine à l’université Paris VII Diderot.
Résumé de l’intervention d’Anne Madelain: Ruptures d’intelligibilité et mobilisations citoyennes face aux crises roumaine et yougoslaves (1989-1999)

On prendra pour objet les perceptions, les représentations et les questionnements produits en France par les crises que traverse la péninsule balkanique entre 1989 et 1999, en particulier par la crise « humanitaire » en Roumanie après la chute de Nicolae Ceausescu et par l’éclatement sanglant de la Yougoslavie. Ces évènements ont été l’occasion d’interventions politiques, militaires, médiatiques ou humanitaires étrangères d’un type nouveau dans lesquels la France a été fortement impliquée. Leur observation et leur traitement ont provoqué des ruptures d’intelligibilité, sensibles dans la multiplication des discours stéréotypés qui essentialisent les Balkans et ses violences, mais aussi en France surtout, dans la mobilisation d’individus et de collectifs associatifs qui y ont vu des causes européennes à défendre.

En interrogeant les cadres temporels et conceptuels qui conditionnent cette expérience des années 1990, on saisit des continuités qui ont influé durablement sur les perceptions et la connaissance de la région, tels que l’absence de familiarité, les filtres militants et idéologiques, la fascination pour la culture dite populaire, qui renvoient à un vécu hexagonal marqué par la conception unitaire de l’État et par une culture républicaine et universaliste.

Sur les cas de ces crises balkaniques des années 1990, il s’agit d’interroger les cadres nationaux et transnationaux dans lesquels se (re)composent les discours sur la nation, l’ethnicité et l’engagement politique dans le contexte d’une Europe bouleversée par la fin du communisme.

Nous vous attendons nombreux. Attention: à cause du plan Vigipirate, l’entrée se fait actuellement par le 14 rue Cujas. Se munir d’une carte d’identité ou carte univesritaire. En cas de difficultés, contacter Antoine Marès: 06 18 12 24 67.

La prochaine séance du séminaire “Histoire comparée de l’Europe centrale de 1700 à nos jours. Etats, populations, identités et territoires” aura lieu mercredi 17 février 2016, de 17h à 19h à la Sorbonne, au Centre d’histoire de l’Europe centrale contemporaine de l’université Paris I (1, rue Victor Cousin, galerie Dumas, escalier L, 1er étage, en salle F 604). Avec le plan Vigipirate, l’entrée se fait en ce moment par le 14, rue Cujas (Se munir d’une carte universitaire ou de cet e-mail). En cas de problème d’accès, prévenir Antoine Marès: 06 18 12 24 67.

Nous entendrons une communication de Paul Lenormand, doctorant à Sciences Po Paris, sur le sujet suivant: Les officiers d’éducation et la diffusion d’une nouvelle culture militaire en Tchécoslovaquie après la Seconde Guerre mondiale.

Le discutant sera Jean-Christophe Romer, professeur à l’Université de Strasbourg.

 

Résumé de la communication: 1948 est souvent présenté par l’historiographie comme le point de rupture majeur de l’histoire politique de la Tchécoslovaquie. A rebours de cette chronologie qui se concentre largement sur le changement de régime et la répression de ses opposants ou adversaires potentiels, cette intervention insistera sur la notion de culture militaire – les normes et pratiques dominantes – et ses évolutions dans l’armée tchécoslovaque. L’objectif est de montrer comment de nouvelles pratiques, en partie inspirée du modèle soviétique, se sont diffusées dans l’armée dès la libération (et au sein des unités tchécoslovaques du front de l’Est, dès 1942). Ces pratiques, qui rompent notablement avec celle de l’armée d’avant-guerre comme avec celles des armées occidentales, englobent un certain rapport au politique (assumé et facteur de conflit), à la culture et à l’éducation, aux loisirs, et de façon plus générale au cadre qui structure la vie des officiers, sous-officiers et conscrits, en particulier les lieux de vie et les emploi du temps. La volonté de bâtir une armée plus “démocratique”, au sein de laquelle chaque homme en arme serait conscient du rôle qu’il a à jouer, n’est pas propre au monde communiste. Elle le précède, avec la construction des Etats-Nations et la mise en place de la conscription (on pense à la IIIe République en France). Cette intervention posera donc la question des acteurs de cette mutation, qui en Tchécoslovaquie peuvent être identifiés assez aisément : il s’agit des “officiers d’éducation” (osvětový důstojník, littéralement celui qui apporte les lumières), dont nous détaillerons les spécificités, en interrogeant les sources, des parcours et les limites de leur action. Le rôle joué par ces hommes dans l’élaboration d’une nouvelle culture militaire doit aussi être compris dans une perspective européenne sinon mondiale, avec la consolidation de vastes armées plus politisées et surtout plus compatibles entre elles (au sein de chaque “camp”) qu’auparavant, au coeur du clivage que constitue la Guerre froide et ses alliances militaires

La prochaine séance du séminaire “Histoire comparée de l’Europe centrale de 1700 à nos jours. États, populations, identités et territoires“, organisé par Marie-Elizabeth Ducreux (directrice de recherche au CNRS, CRH/EHESS), Christine Lebeau (professeur à l’Université de Paris-I) et Antoine Marès (professeur à l’université de Paris-I), aura lieu le mercredi 11 mars 2015 à l’université Paris 1 Panthéon Sorbonne, Centre d’histoire de l’Europe centrale contemporaine (1, rue Victor Cousin, galerie Dumas, escalier L, 1er étage, en salle F 604), de 17h 30 à 19h 30.

Nous y entendrons Mathieu Magne, doctorant-moniteur à l’université de Nice Sophia Antipolis, sur le sujet suivant:
« Ce qu’Euer Durchlaucht signifie : quelques aspects de la recherche sur le mode de vie aristocratique en Europe centrale au tournant des XVIIIe et XIXe siècles. » Discutante: Christine Lebeau.

Résumé : Au sein de la monarchie des Habsbourg, l’intense mobilité des grandes familles façonne un environnement aristocratique partagé entre plusieurs langues et plusieurs espaces. Installés à Teplitz en Bohême du Nord au lendemain de la guerre de Trente Ans, les Clary-Aldringen construisent au fil des générations une aura familiale qu’illustre leur inscription en Bohême et à Vienne. Des registres seigneuriaux aux correspondances, la communication présentera les sources permettant l’étude d’un mode de vie dont l’enjeu repose sur une affirmation simultanée entre ces espaces. Alors que les années 1800 consacrent la renommée européenne de la ville d’eau de Teplitz, les alliances, le service à la cour et les pratiques de sociabilité dessinent un espace de relations qui permet la circulation à l’échelle du continent. Les journaux et les lettres de Charles-Joseph de Clary (1777-1831), héritier de la maison princière et petit fils du prince de Ligne, témoignent ainsi de l’élaboration et de l’expression d’une identité aristocratique éprouvée par les réformes, les guerres et les révolutions qui recomposent le pouvoir princier et transforment les équilibres européens.

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