Représentations transnationales de la fuite et de l’expulsion des Allemands après la seconde guerre mondiale

Transnationale Repräsentationen von Flucht und Vertreibung der DeutschenReprésentations transnationales de la fuite et de l’expulsion des Allemands après la seconde guerre mondiale (Allemagne – Pologne – République tchèque)

Transnationale Repräsentationen von Flucht und Vertreibung der Deutschen nach dem Zweiten Weltkrieg (Deutschland – Polen – Tschechien)

 Lille 3 20-22 MARS 2014

Programme

Depuis une quinzaine d’années, les événements de la fuite et de l’expulsion des Allemands des territoires de l’Est à la fin de la Seconde Guerre mondiale occupent l’espace public en Allemagne de façon massive. Le nouveau contexte géopolitique après la chute du Mur et l’ouverture des archives dans les pays de l’Est ont peu à peu conduit dans les années 1990 à un regain d’intérêt pour ces événements touchant à la fois l’histoire allemande, mais également centre-européenne et européenne. Les historiens s’accordent à dire qu’une histoire de la fuite et de l’expulsion, conçue comme conséquence de l’agression nazie, fait désormais consensus.
Au niveau politique, les prises de position de l’Association des anciens expulsés en faveur de la création d’un « signe visible » à la mémoire des expulsés, n’ont pas manqué de heurter la sensibilité des pays voisins concernés par cette histoire commune, comme la Pologne, la République tchèque et la Slovaquie, conduisant le gouvernement de la République fédérale à se saisir de cette problématique et à l’inscrire dans un dialogue européen. Parallèlement à ces initiatives politiques, la thématique affirme sa présence dans le domaine culturel, dans la littérature, le cinéma, à la télévision, dans les médias, dans les musées et expositions. Si l’on n’a pas manqué de souligner l’importance de la victimisation des Allemands dans les récents débats et dans les représentations culturelles de ces événements (les Allemands se considérant désormais comme victimes de la guerre et non plus seulement comme coupables), on peut également s’interroger sur la tendance – peut-être une conséquence de ce premier constat – à lire ces événements dans une perspective transnationale. Ils s’inscriraient ainsi dans l’histoire européenne, voire mondiale des déplacements, expulsions et génocides, entre les déplacements de population pendant la Première Guerre mondiale et le génocide arménien d’un côté, et la guerre en ex-Yougoslavie et les camps de réfugiés dans l’Afrique de nos jours, de l’autre. Si cette tendance à l’universalisation recèle le danger d’un relativisme historique, il apparaît néanmoins que l’histoire de la fuite et de l’expulsion des Allemands ne peut plus être considérée aujourd’hui dans sa seule dimension nationale et que les questions qu’elle soulève, afférentes aux déplacements de populations et aux migrations en général, dépassent ce cadre limité.
Au-delà de l’Allemagne, le présent colloque souhaite élargir le périmètre de perception de la fuite et de l’expulsion aux pays d’Europe centrale concernés : la Pologne, la République tchèque et la Slovaquie. Si le colloque s’intéresse principalement à la représentation des événements historiques dans la littérature, les arts, les médias, les musées et les expositions, surtout après 1989, il est néanmoins nécessaire d’accorder une place à l’historiographie du temps présent des différents pays concernés, notamment en s’interrogeant sur les nouvelles approches historiographiques.

 

Author: admin

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