Петр Великий и европейский интеллектуальный мир: контекст, коммуникационные сети, распространение и использование знаний
Pierre Le Grand et l’Europe intellectuelle: contexte, réseaux, circulations, réalisations
Colloque international organisé par le Centre Roland Mousnier (Université Paris-Sorbonne) et Institut de Pierre le Grand (St- Pétersbourg)
Paris, Fondation Singer-Polignac, 28-29 mars 2013
Le délai pour l’envoi des résumés – le 15 septembre 2012.
Comité d’organisation : Francine-Dominique Liechtenhan, Dmitri Gouzévitch, Irina Gouzévitch, Alexey Evstratov
Comité scientifique : Evgeni Anisimov, Lucien Bély, Dmitri Gouzévitch, Irina Gouzévitch, Alexandre Kobak, Francine-Dominique Liechtenhan, George Vilinbakhov PRESENTATION
L’année 2013 marque une date importante dans l’histoire de la Russie : c’est l’année du 400e anniversaire de la Maison Romanov, la dynastie royale et impériale qui compte une quinzaine de
souverain(e)s. Si les premiers Romanov ont eu pour tâche primordiale de sortir l’Etat moscovite de la période des Troubles au XVIIe siècle, Pierre le Grand (1672-1725) a profondément réorganisé le
pays, en l’intégrant comme un partenaire politique, militaire et intellectuel compétitif dans l’espace européen et en lui conférant définitivement le statut d’empire. Parmi les instruments de cette
transformation majeure, le transfert, l’adaptation et le développement des savoirs européens ont joué un rôle fédérateur. Cette thématique a généré, au fil du temps, une abondante littérature ; or
elle ne cesse d’attirer le regard des historiens en Russie et dehors de ses frontières à cause de sa complexité et la variété de ses sujets. Le revers de cette situation est l’absence quasi totale d’études
qui se proposeraient d’examiner globalement le phénomène de transfert et son impact sur la Russie et l’Europe occidentale. C’est le défi que nous nous proposons d’affronter dans le cadre de ce
colloque, en réunissant autour de ces grands axes de réflexion la communauté de chercheurs ayant mené, ces derniers temps, des enquêtes originales et souvent inédites sur les divers aspects des
relations entre la Russie et l’Occident à l’époque pétrovienne.
Points de départ
Ayant fréquenté, dans sa première jeunesse, le Faubourg des étrangers, Pierre Ier a découvert un moule du monde européen microscopique ; cet univers a suscité sa curiosité, en l’attirant par ses
performances techniques et par ses libertés individuelles qui dépassaient de loin les normes établies en Moscovie, y compris pour la personne du monarque.
En essayant de résoudre les problèmes militaires, politiques et économiques auxquels il a dû faire face dès le tout début de son règne, Pierre Ier a pu d’emblée prendre la mesure des difficultés qui
l’attendaient. En effet, presque tout était à créer. Le corpus de savoirs nécessaires était insuffisant.
Les structures étatiques archaïques (diplomatiques, militaires, administratives) s’avéraient incapables d’affronter les problèmes d’actualité. L’état obsolète de la technique – l’artillerie,
l’armement, la fortification, les mines et la métallurgie – les rendait inefficaces et peu malléables.
D’autres infrastructures, comme la marine de guerre, était inexistantes. Il manquait également un système d’enseignement et des structures de production scientifiques. Le transfert des
connaissances occidentales vers la Russie est apparu dans ce contexte comme une panacée dont Pierre Ier a pris conscience pendant le siège d’Azov.
Par la suite, l’étude de l’expérience occidentale, le transfert (par toutes les filières possibles) et l’acculturation des connaissances venues d’Europe sont devenus le leitmotiv de la politique
pétrovienne et bien au-delà, son expression symbolique. En revanche, on ne peut pas interpréter ces changements comme un programme de réformes réfléchi. Deux décennies durant, Pierre Ier
s’efforça plutôt à esquiver ou à parer les coups venant de tous parts en les anticipant dans la mesure du possible. Ce n’est que vers la fin des années 1710, alors que la guerre du Nord touchait à sa fin et
que lui-même avait accumulé suffisamment d’expérience en matière d’appropriation des connaissances européennes, que ces actions devinrent de plus en plus réfléchies et systématiques.
Dans ce nouveau paradigme, les savoirs artistiques, scientifiques et administratifs changent de signification et rejoignent, à titre d’égalité, le transfert des connaissances techniques. Ainsi peut-on
dire que le pragmatisme de Pierre Ier répond à deux significations classiques selon lesquelles “l’utile est le principe de toutes les valeurs, dans le domaine de la connaissance (pragmatisme) et dans le
domaine de l’action (utilitarisme moral et économique)”. Son usage reste quelque chose qui “est ou peut être avantageux […] à la société [et] satisfait un besoin” (Robert).
Questionnements du colloque
Comment Pierre Ier et son entourage percevaient-ils le phénomène de « l’Europe intellectuelle » ?
En étaient-ils conscients ? En quels termes et expressions la désignaient-ils ?
Quelle a été l’évolution qu’a connue cette perception au fil du règne pétrovien ? Comment le pragmatisme de Pierre Ier s’accommodait-il de cet univers ? Quel fut bénéfice de ces contacts pour la Russie : à son
époque ; selon la recherche actuelle ?
Sessions pressenties:
1. Contacts intellectuels
2. Académies et vie scientifique
3. Enseignement
4. Politique éditoriale
5. Langues et littérature
6. Beaux arts (peinture, architecture, musique, théâtre, etc.)
7. Sciences et la guerre (artillerie, fortification, marine, etc.)
8. Voyages et expéditions
Communications : conditions requises:
L’appel à communication concernera les résultats de recherches inédites ; la contribution des jeunes chercheurs sera encouragée.
La sélection des propositions se fera de manière anonyme sur la base des résumés pouvant aller d’une demi-page à une page.
Le délai pour l’envoi des résumés – le 15 septembre 2012.
Les langues du colloque : le Français et le Russe ; l’Anglais admis
Contacts: igouzevitch@ens.fr; gouzevit@ehess.fr
Les contributeurs sont priés de solliciter la prise en charge de leur voyage auprès de leurs instances
de tutelle. En cas de problèmes majeurs, prière de s’adresser au Comité d’organisation qui
s’efforcera d’apporter des aides ponctuelles. Le Comité d’organisation du colloque à Paris prendra
en charge les frais d’hébergement, à raison de : 2 nuitées pour les participants de l’Europe
occidentale ; 3 nuitées pour les participants en provenance de la Russie, des Etats-Unis et du Japon.
Ces délais peuvent être prolongés au-delà de la période du colloque, sur la demande des
participants, mais les nuitées supplémentaires seront à la charge des personnes concernées.
Les organisateurs souhaiteraient publier les matériaux du colloque sous forme d’ouvrage où les
communications seraient regroupées en chapitres thématiques