Transitions démocratiques et transformation des élites en Allemagne au XXe siècle
(Dijon, vendredi 7 juin 2013)
15 décembre 2012
Organisateurs : Nathalie Le Bouëdec, Fritz Taubert (Université de Bourgogne, Centre Interlangues – EA 4182 : Texte – Image – Langage)
Dans la recherche récente, le problème des transitions démocratiques est le plus souvent abordé à partir des processus de démocratisation des années 1970 et 1980 dans le sud de
l’Europe (Espagne, Portugal, Grèce) et en Amérique Latine, et depuis 1989, dans les pays d’Europe de l’Est. L’Allemagne ne constitue pas, si ce n’est à travers le cas de la RDA, un
objet privilégié d’étude. Le pays a pourtant été directement concerné par les trois « vagues de démocratisation »1 du XXe siècle: celle consécutive à la Première guerre mondiale, qui
conduit à la naissance de la République de Weimar, celle postérieure à 1945 et à la fin du régime national-socialiste, et enfin celle de la fin du XXe siècle qui se traduit par
l’effondrement de la RDA et la réunification.
L’objectif de cette journée d’étude, qui s’adresse aussi bien aux germanistes civilisationnistes qu’aux historiens, sociologues et politistes est de porter un regard comparatif sur ces trois
transitions démocratiques à travers la question de la transformation des élites, qui apparaissent comme des acteurs majeurs de ces processus. Dans quelle mesure le changement de régime
politique s’est-il accompagné d’une transformation des élites et dans quelle mesure cette transformation – ou absence de transformation – a-t-elle contribué – ou non – à la
consolidation de la démocratie ? Une telle « transformation » peut évidemment se concevoir sous plusieurs formes: celle d’une substitution, d’un renouvellement des élites (au sens d’un
Elitenwechsel), et/ou celle d’un changement (Wandel) de leur idéologie, de leur discours, de la conception de leur rôle, ou encore de leurs formes d’organisation. Une telle problématique
nécessite en outre de prendre en compte, à travers des études de cas, la diversité des élites – élites politiques, militaires, administratives, économiques, etc. – qui ne forment pas un
ensemble homogène.
Il s’agira finalement de se demander si cette approche comparative met en évidence certaines récurrences et/ou différences significatives et ce que celles-ci révèlent sur l’évolution de la
culture politique allemande. On pourra à cet égard s’interroger sur le poids des expériences passées et de la référence à celles-ci (à l’image du « Bonn ist nicht Weimar ») dans le discours
des élites impliquées dans ces transitions démocratiques.
Les interventions pourront se faire en français ou en allemand. Les études comparatives – à la fois d’un point de vue synchronique (entre deux périodes) ou diachronique (entre différents
types d’élites) seront particulièrement appréciées. La journée d’étude débouchera sur une publication dont les modalités seront précisées ultérieurement.
Les propositions de communication d’environ 300 mots sont à adresser accompagnées d’un bref CV avant le 15 décembre 2012 à Nathalie Le Bouëdec (nathalie.le-bouedec@ubourgogne.fr).