Séminaire “L’Aire postsoviétique – l’ère postcommuniste au prisme des sciences sociales” ENS-EHESS

​​L’aire post-soviétique / l’ère postcommuniste
au prisme des sciences sociales
Séminaire ENS-EHESS
Année 2016-2017

Organisateur.rice.s :
Mona Claro (EHESS), Pierre Deffontaines (Université de Bourgogne), Maria V. Grecu (EHESS),
Mihaela Hainagiu (EHESS), Sandra Pellet (Univeristé Paris-Dauphine)

Le vendredi de 15h à 17h
Lieu : salle F, ENS, Campus Jourdan, 48, Boulevard Jourdan, 75014
(Métro Porte d’Orléans, RER B Cité Universitaire, Tramway T3a Montsouris)

Calendrier des séances : 20 janvier, 3 février, 17 mars, 14 avril, 12 mai, 2 & 30 juin 2017

Pour plus de renseignements : https://www.facebook.com/group s/1627871497466338/?fref=ts

PROGRAMME

Plus de vingt ans après la chute du régime soviétique, les conséquences sociales d’un tel changement font toujours l’objet de forts débats scientifiques. L’aire géographique concernée est immense et des travaux empiriques qui se développent depuis la fin des années 1980 ont mis en avant la diversité des cas, tant dans leurs histoires socialistes que dans leurs destins postsocialistes, ce qui rend les approches théoriques complexes. En faisant dialoguer des recherches actuelles menées en Europe et en Asie, ce séminaire pluridisciplinaire vise à aborder plusieurs axes de questionnement autour des transformations postcommunistes.

Axe 1 : Au-delà et en deçà de l’État : pratiques économiques et modes de régulation

L’objectif du premier cycle d’interventions est de revenir sur les débats (notamment en anthropologie économique) autour de la notion « d’économie informelle », à travers une discussion sur les modes de régulation, sur les processus de formalisation/informalisation de certaines activités et sur les mécanismes économiques et politiques qui construisent « l’informalité » . Nous discuterons de l’intérêt heuristique de cette dernière catégorie à propos des pratiques économiques dans les espaces ayant connu le socialisme d’État. En quoi les États de l’aire postsocialiste sont-ils amenés à réguler des formes de pratiques économiques, propres à leurs histoires socialistes et aux réformes des vingt-cinq dernières années ? Dans quelle mesure et en quoi les modes de régulation qui se déploient dans ces pays sont-ils hérités de « l’ère communiste » ou des voies de réformes choisies après 1991 ?

Le 20 janvier 2017 (salle F) :

Introduction au cycle (Pierre Deffontaines, Maria V. Grecu, Sandra Pellet)
À qui profite l’informel ? Réflexion à partir de l’exemple des échanges économiques dans la Russie des années 2000
Caroline Dufy (MCF en sociologie, Université de Bordeaux, Centre Emile Durkheim)

Discutante : Maria V. Grecu (doctorante en anthropologie, EHESS, CMH)

Le 3 février 2017 (salle F) :

La pratique du remerciement au médecin : interaction sociale et transaction marchande (Douchanbé, Tadjikistan)
Sandra Pellet (doctorante en économie démographique et ATER, Université Paris-Dauphine, LEDa-LEGOS)
Discutant.e : à confirmer

Le 17 mars 2017 (salle F) :

Scale and controversy surrounding the pyramid scheme Caritas, Romania 1992-1995 (intervention en anglais)
Andrada Mihaela Istrate (doctorante en sociologie, Université de Bucarest et EHESS, CESPRA)
Discutant.e : à confirmer

Axe 2 : L’effondrement du socialisme d’État au prisme des trajectoires

Ce cycle propose de saisir le tournant 1990 et les mutations socio-économiques qui s’en sont suivies au prisme des trajectoires sociales. Il s’agira ainsi de faire un pas de côté par rapport aux approches dominantes en sciences sociales sur les mondes postsocialistes qui privilégient l’analyse de discours, de sondages d’opinion, etc. La reconstitution des trajectoires permet d’appréhender un individu dans l’ensemble des situations sociales et des contextes historiques dans lesquels il est pris sur le temps long et qui agissent sur ses positions sociales, sur ses représentations, ses choix et ses actions. Les « petites transformations » à l’échelle d’une vie qu’il est alors possible d’appréhender finement constituent des révélateurs des processus sociaux plus larges. Comment et dans quelle mesure, selon les catégories sociales, les cycles de vie, l’ancrage géographique, les individus sont-ils exposés aux réorganisations politiques d’inspiration néolibérale de l’économie (restructurations de l’industrie, développement croissant des mondes de la finance, etc.) en cours dans les mondes postsocialistes ? Comment les déplacements sociaux observés, plus ou moins importants, ou le maintien de la place sociale des individus analysés nous renseignent-ils sur les processus de reconfiguration contemporains de la structure sociale ou sur les nouvelles formes d’inégalités sociales ?
En même temps, les trajectoires peuvent être envisagées comme des prismes à travers lesquels sont perçus les événements politiques et économiques nationaux et internationaux. Quelles sont les perceptions locales et microsociales des changements globaux, ainsi que les manières de les mettre en récit ? D’une manière plus transversale, les approches biographiques nous invitent à jeter un nouveau regard sur les ruptures et continuités au-delà des réformes et crises que connaissent ces régions depuis les années 1990.

Le 14 Avril 2017

Introduction au cycle (Mona Claro, Pierre Deffontaines, Mihaela Hainagiu)

La « Yougonostalgie » – les narratifs meta-nationaux de la mémoire de la génération des derniers pionniers
Milica Popovic (Doctorante en science politique, Sciences Po, Paris et Université de Ljubljana)
Discutant.e : à confirmer

Le 12 Mai 2017 (salle F) :

Continuités et ruptures biographiques au prisme du changement d’époque
Veronika Duprat-Kushtanina (MCF en sociologie, Université de Franche-Comté, LASA)
Discutant.e : à confirmer

Le 2 Juin 2017 (salle F) :
L’emploi en Europe centrale avant et après 1989 : les inégalités entre générations comme révélateur des continuités et ruptures
Marie Plessz (chargée de recherche à l’INRA, ALISS)

Discutante : Martine Mespoulet (Professeure de sociologie, Université de Nantes, CENS)

Axe 3 : Rôles et places des intellectuels dans la construction de l’ordre politique et économique

Enfin, un dernier axe qui sera développé davantage les années prochaines, abordera la question des rôles et des places des intellectuels dans la construction de l’ordre politique et économique postsocialiste. En Europe de l’Est, les intellectuels (professeurs des universités, chercheurs en sciences sociales, en économie, écrivains, etc.) ont été souvent appelés à tenir le rôle de savants éclairés auprès des tenants du pouvoir politique, voire à assurer des fonctions dans la haute administration de l’État. Il sera question ici d’essayer de mieux appréhender les rôles qui leur sont assignés dans différentes configurations politiques postsocialistes, mais également de comprendre comment ils investissent ces rôles selon leurs caractéristiques sociales (origines, formations universitaires, positions occupées dans l’espace professionnel d’origine, projections dans l’avenir professionnel et social par exemple) et selon l’état des espaces politique et savant. Quelles figures d’intellectuels incarnent-ils dans ces situations ? Par ailleurs, quels rapports entretiennent-ils au politique mais aussi à leur métier ? Comment les savoirs produits sont-ils mobilisés à des fins de reformes et/ou de légitimation politique ?

Le 30 Juin 2017 :

Introduction au cycle (Mihaela Hainagiu)

La politisation paradoxale de l’histoire roumaine “récente”. Le cas de l’Institut pour l’Investigation des Crimes du Communisme (2005-2016)
Anemona Constantin (doctorante en science politique, Université Paris Ouest Nanterre, ISP)

Discutant : Nicolas Offenstadt (MCF en Histoire, HDR, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, LAMOP)

Author: Aisseco

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